Il existe 4 différentes méthodes de traitement en manupuncture. Le praticien choisira l’une d’entre elle en fonction de la gravité du déséquilibre à traiter.
Thérapie par la correspondance
Le premier stade de traitement est la thérapie par la correspondance. Cette méthode est généralement très efficace pour les douleurs aigues ou passagères. Par exemple, si une personne ressent une douleur à la cheville droite causée par un coup ou une entorse, on cherchera la correspondance de cette douleur sur la première phalange du petit doigt. Si une autre a une migraine située sur les tempes ou au front, on cherchera la correspondance des tempes et du front sur le majeur.
Dans chaque cas on pourra soit planter une aiguille métallique en argent, soit stimuler le point au tchim bong, soit, pour un effet à plus long terme, utiliser une aiguille permanente ou un abong en argent.
Cette méthode peut aussi être utilisée pour traiter les organes dont la fonction est déficiente. On stimulera alors le point mu associé à l’organe malade. Dans un premier temps, le praticien détecte l’excès ou la faiblesse d’un organe par palpation des points mu sur le corps :
Dans un deuxième temps, on stimulera le point mu sur la main à l’aide d’un abong, d’une aiguille ou tout autre outil de stimulation :
Le tableau suivant résume, pour chaque organe le point mu qui lui est associé :
Thérapie par stimulation des ki maek
Un deuxième stade de traitement consiste à stimuler les ki maek. Cette méthode est aussi très efficace pour les douleurs aigues ou passagères, et s’applique tout particulièrement au traitement de l’organe associé au ki maek. Comme dans la méthode précédente le praticien détecte, dans un premier temps, l’excès ou la faiblesse d’un organe par palpation des points mu sur le corps (voir figure précédente). Puis, le ki maek sera stimulé dans le sens d’écoulement de l’énergie, si l’organe associé est en faiblesse et qu’il doit être tonifié. Il sera stimulé dans le sens inverse de l’écoulement de l’énergie si l’organe est en excès, et qu’il doit être dispersé.
Le traitement le plus efficace consiste ensuite à traiter le méridien de l’extrémité droite de la main droite pour une douleur diagnostiquée à droite, c’est-à-dire les méridiens situés sur l’annulaire ou l’auriculaire. D’autre part, on traitera les points du ki maek situés sur les deux dernières articulations. Par exemple si la palpation révèle un excès de foie à droite, il est nécessaire de disperser la fonction du foie en stimulant le ki maek N situé sur l’annulaire de la main droite.Les différents traitements résumés dans le tableau suivant sont équivalents :
Thérapie par l’utilisation des 5 phases (bois, feu, terre, métal, eau)
Lorsque la maladie ou les maux à traiter sont chroniques, un troisième stade de traitement consiste à stimuler simultanément trois méridiens conformément à la théorie des 5 phases (ou des 5 éléments). Cette méthode de traitement est plus complexe et nécessite une bonne connaissance des principes de la médecine asiatique. Dans la théorie yin/yang, chaque organe yin (foie, cœur, rate-pancréas, poumon, rein) est associé à un organe yang (respectivement vésicule biliaire, intestin grêle, estomac, gros intestin, vessie).
Si un organe yin est en excès, son organe yang est en faiblesse et vice-versa. Comme le montre le tableau suivant, dans la théorie des 5 phases, chaque couple d’organe yin/yang est associé à une phase :
Cette théorie est basée sur les relations d’engendrement et de contrôle des organes yin en eux et des organes yang entre eux. Ces relations sont résumées dans le schéma suivant :
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Relations d’engendrement | Relations de contrôle |
Si une polarité est en faiblesse, il convient de tonifier sa mère, et diminuer son contrôleur. Si la polarité est en excès, il convient alors de tonifier son contrôleur et disperser son fils. D’autre part, dans le ki maek associé à l’organe, il est aussi nécessaire de disperser ou tonifier le point associé à la phase du contrôleur, de la mère ou du fils.
Par exemple, supposons que la fonction du cœur, organe yin associé à la phase feu, soit en excès. Il est possible de disperser le cœur en tonifiant le contrôleur du feu, c’est-à-dire l’eau, et en dispersant le fils du feu, c’est-à-dire la terre. Il faut alors :
• tonifier le point eau du ki maek du rein, organe yin associé à la phase eau : J7+
• tonifier le point eau du ki maek du cœur : G7+
• disperser le point terre du ki maek de la rate-pancréas, organe yin associé à la phase terre : F5-
• disperser le point terre du ki maek du cœur : G11-.
Ce traitement agit donc simultanément sur trois ki maek : celui du cœur (G), du rein (J) et de la rate-pancréas (F).
Thérapie par l’utilisation de bagues aux doigts
Une découverte tout à fait singulière liée à la manupuncture est, en plus de la correspondance entre la main et le corps, un lien entre chaque doigt de la main et une phase et un organe particulier. Ces relations sont résumées dans le schéma suivant :
Par conséquent, comme le montre la figure suivante, toute particularité sur un doigt est un indice sur l’état de santé de l’organe associé :
La stimulation d’un organe peut s’effectuer en plaçant une bague sur le doigt associé à l’organe malade. Une bague en or tonifie l’organe et une bague en argent le disperse.
Ce traitement est particulièrement adapté pour les maladies longues et chroniques qui nécessitent une stimulation sur la durée.